Ce qu'il faut bien qualifier de raz-de-marée de l'extrême droite qui totalise près de 40 % des voix en France doit évidemment s'interpréter comme la sorte de "référendum anti-Macron" que le RN appelait de ses vœux.
Piqué au vif par la déroute de la liste "majorité présidentielle", le président Macron a piteusement tiré une conclusion purement nationale d'un scrutin européen en faisant le choix hasardeux de dissoudre l'Assemblée nationale, répondant ainsi à l'injonction d'un parti qu'il n'a cessé de conforter en lui accordant outrancièrement un statut de "meilleur ennemi".
Au surplus, il impose un calendrier infernal susceptible d'empêcher les partis, de gauche notamment, de s'organiser et de nouer des alliances à trois semaines du premier tour du 30 juin.
À se demander s'il n'a pas le projet secret de porter le RN au pouvoir... pour démontrer son incompétence gouvernementale ?
Quoi qu'il en soit, cette folle décision est lourde de menaces pour le pays dans la mesure où les conditions de constituer un front républicain semblent loin d'être réunies. À suivre...
Cependant, la France n'est pas seule et l'Union Européenne continue d'exister.
En effet, abasourdis par la situation française, les commentateurs négligent le résultat global des élections européennes, dont voici la projection en fonction des données quasi définitives publiées par le parlement européen que vous pouvez consulter en détail sur son site ici :
Certes, la poussée de l'extrême droite est sensible mais il convient de souligner que les groupes politiques proeuropéens conservent largement la majorité absolue dans le futur hémicycle (453 sièges sur 720).
Plus que jamais, il faut raisonner en Européens et témoigner inlassablement des mérites de l'Union qui est la meilleure des garanties pour protéger la démocratie et la liberté.