“Notre Europe peut mourir” avait prévenu le président Macron dans son discours du 25 avril dernier à La Sorbonne et il avait déclaré l'OTAN en état de “mort cérébrale” en novembre 2019. Souvenons-nous aussi, de son allocution de 2022 : “J'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir”, après qu’il eut reconnu qu'une partie des français avaient voté pour lui pour faire barrage aux idées de l'extrême droite. Il excelle dans les formules chocs.
Mais, quand le discours n'est ni en adéquation avec la réalité, ni avec les actes, la parole devient inaudible : “Si les Français nous refont confiance, ça ne pourra plus être comme avant. Nous devrons être encore plus ouverts sur le fond des mesures comme sur la manière de gouverner” a-t-il notamment déclaré le 18 juin lors d’un échange avec la presse régionale(1). Est-ce crédible ?
Cependant, aujourd'hui, notre République est réellement menacée parce que l'extrême droite est effectivement à la porte du pouvoir.
La France n'a jamais été gouvernée par l'extrême droite depuis que la république existe, mis à part le calamiteux épisode pétainiste dans lequel, rappelons-le, plongent les racines du RN.
Je pense d’abord, aux 40% d’électeurs qui ont voté pour le RN et ses proches aux européennes du 9 juin, avec tristesse mais sans honte, car nombre d’entre-eux ne sont pas des “fachos” et ont naïvement “envie d'essayer” ce qu’ils croient être un nouveau parti républicain.
Avez-vous lu son programme inégalitaire et xénophobe, avec les conséquences concrètes qu’aurait son arrivée au gouvernement en matière de politique sociale, de droit du travail, d’éducation ou de culture ?
Rien ne le modérerait, surtout pas les collabos de dernière minute, pour déployer sa stratégie liberticide qui ne se distinguerait en rien de celle de ses amis au pouvoir en Europe : voyez ce que Orban a fait de la Hongrie en caporalisant la justice et en muselant la presse, et observez ce que Meloni réserve à la démocratie italienne avec trois réformes constitutionnelles d’ores et déjà mises en œuvre(2).
Si vous êtes attachés à la démocratie et si la liberté guide vos pas, il faut à tout prix éviter le déferlement de députés RN et leurs alliés au palais Bourbon à l'issue du deuxième tour des législatives du 7 juillet(3).
“Le moment n’est pas au lyrisme, mais à la détermination”(4).
Face au danger imminent, il ne s'agit donc pas de choisir sa “chapelle” habituelle mais de soutenir la candidature la plus susceptible de battre l'extrême droite, et de voter éventuellement à droite quand on est de gauche, et réciproquement, c'est à dire clairement pour “Ensemble ! majorité présidentielle” ou “NFP” (Nouveau Front Populaire), même si, comme moi, l'alliance avec LFI vous défrise(5), voire pour une candidature “LR non "Ciottisée”.
Aux urnes citoyens !