Le nouveau parlement européen

27 Mai 2019 , Rédigé par mauzyl Publié dans #Europe, #Citation

Inutile d'attendre les résultats définitifs des élections européennes dans tous les pays de l'Union (qui ne varieront plus qu'à la marge) pour avoir une idée assez précise de la composition du nouveau parlement et en mesurer les conséquences dont je retiendrai deux éléments majeurs :

En premier lieu, la domination majoritaire des deux groupes PPE (droite/centre-droit) et S&D (sociaux-démocrates) qui ont fait la pluie et le beau temps (surtout la pluie) de l'UE depuis les premières élections au suffrage universel (1979) se termine... et le temps de la recherche d'alliances à 3 groupes, voire 4, est venu. Ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle notamment avec la forte poussée verte dont l'influence sera indéniable : voyez ici un simulateur de majorité que vous pouvez vous "amuser" à bricoler et là des informations complètes, dont une petite vidéo expliquant fort bien le mécanisme de fonctionnement des groupes politiques européens (site officiel du parlement européen).

Quant aux résultats en France (définitifs), les projections en sièges confirment un recul du RN (25 élus en 2014) et un score très honorable pour LREM, malgré sa stratégie hasardeuse. A noter que la gauche, complètement dispersée, totalise plus de 30% des suffrages, tandis que la droite et le centre (LR et UDI) dépassent à peine 10%. Le "en même temps de droite et de gauche" macronien semble mieux capter à droite qu'à gauche...

D'autre part, malgré les inquiétants bruits de bottes de l'extrême-droite et autres eurosceptiques de tous poils (environ 170 élus d'un ensemble hétéroclite), il est clair que les europhiles détiennent les clés du parlement et donc de la future commission européenne selon le processus suivant :

A propos de la poussée populiste en Europe, je vous conseille la lecture d'un entretien avec le philosophe allemand Jürgen Habermas dont nos élites et autres stratèges politiques feraient bien de s'inspirer.

En effet, je demeure convaincu que rechercher le dialogue avec les extrémistes ou, pire, tenir compte de leurs idées nauséabondes (en croyant les atténuer) pour séduire les gens, est un piège mortel pour la démocratie.