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Les états d'âme de MZ

Ancien Chargé de mission international à la Cfdt, Chargé de cours à Sciences Po sur le dialogue social européen, conférencier occasionnel, je partage certains de mes états d'âme avec mes frères et sœurs en humanité.

Dialogue social

Il y a un certain syndicalisme français qui me navre…

D’un côté, « les syndicats », comme disent les médias en faisant l’amalgame de toutes les organisations, appellent à la grève et aux manifestations dans un élan vigoureux pour dénoncer un projet dont la discussion a été à peine esquissée et dont on ne connaît pas le contenu. Seules, la CFDT, la CFTC et l’UNSA, demeurent à l’écart et peinent à se faire entendre dans le tintamarre ambiant orchestré par la CGT qui, il est bon de le rappeler, a perdu dans les urnes professionnelles sa place de premier syndicat au profit de la CFDT.

De l’autre, un gouvernement qui entretient le flou, attendant le retour à la normale pour en dire plus, distillant des petites phrases ambigües, chacun y allant de sa banderille, histoire d'exciter la galerie.

Où est le dialogue social ?

Quand se décidera-t-on à sortir de cette logique imbécile et contre-productive qui consiste à privilégier l’affrontement d’abord ?

Quand comprendra-t-on que les mots d’ordre à l’emporte-pièce (« on ne lâche rien », « rien n’est bon dans la réforme », « on ira jusqu’au bout ») sont l’exact contraire de l’esprit de négociation, conduisent à l’impasse et ne permettent pas l’émergence de solutions convenables ?

J’observe, médusé, la satisfaction irresponsable d’un leader syndical qui se réjouit d’une situation de blocage en réclamant le retrait pur et simple d’un projet dont il semble perdre de vue qu’il figurait en bonne place dans le programme d’un chef de l’état élu démocratiquement.

Il est vrai aussi que la parole publique est désormais sujette à caution, systématiquement contestée en ces temps où le complotisme est à la mode et où les démocraties vacillent sous les coups portés par les extrémismes de tous poils.

Eh bien, précisément, il appartient aux corps intermédiaires de faire preuve de sang-froid et de ne pas amplifier un phénomène qui sape les fondements de la République.

En quoi est-ce défendre les intérêts des travailleurs que de refuser le principe-même d’un dispositif universel de retraite, tandis que le système actuel, éparpillé en dizaines de régimes, maltraite les plus démunis, méconnaît les situations de pénibilité et maintient l’inégalité entre les femmes et les hommes ?

Après la crise des gilets jaunes qui prétendait disqualifier la démocratie représentative, il serait dangereux que la CGT et ses affidés parviennent à bloquer la voie de la négociation constructive qui s’impose.

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