Je ne compte pas vous parler de l’excellent film de Ken Loach, encore que les ravages d’une mauvaise modernité qu’il décrit ne soient pas hors sujet.
Mais, je veux parler du rendez-vous manqué à l’occasion du discours d’Edouard Philippe qui, pourtant muni d’excellentes annonces, a mis les syndicats réformistes en grande difficulté.
En imposant bêtement par avance une mesure d'âge pivot fixé à 64 ans, le chef du gouvernement a commis une grossière faute politique.
Le souci d'équilibrer le régime n'est pas choquant en soi, mais ce n'était pas le moment : on ne promet pas de confier le paramétrique du nouveau système universel aux bons soins des partenaires sociaux en s'ingérant d'emblée dans le calcul et ce "en même temps" jupitérien a pris ici des allures de patatras.
Quel gâchis et quel funeste signal envoyé à des alliés potentiels de la part d'un premier ministre dont j'avais entendu dire qu'il était fin négociateur...
Or voici que l’ensemble du mouvement syndical appelle à la mobilisation du 17 décembre. C’est balourd.
Et après ?
Le risque majeur serait que l’amplification d’une protestation à visages multiples écorne gravement la pertinence d’une bonne réforme et que l’on sombre dans un long conflit épuisant pout tout le monde.
Dommage, vraiment dommage.