En regardant un reportage sur l’arrivée incessante des réfugiés ukrainiens en Pologne, je me réjouissais de l’accueil chaleureux qui leur était fait et, en même temps, j’éprouvais un certain malaise en ayant en mémoire l’attitude de la même Pologne vis-à-vis des réfugiés non-européens.
"Les vrais réfugiés, ceux que nous aidons, ce sont des femmes et des enfants ukrainiens, pas les réfugiés d'Afrique ou du Moyen-Orient envoyés par Loukachenko" (Bartosz T. Wielinski, journaliste polonais).
Au reste, l’invasion de l’Ukraine et le flux continu de tous ceux qui fuient les combats, a fait disparaitre des écrans médiatiques tous ces gens dont on nous disait qu’ils étaient coincés dans des conditions épouvantables en lisière de la frontière biélorusse.
La magnifique mobilisation européenne et la compassion exprimée à l’égard du peuple ukrainien démontre que l’accueil de réfugiés en grand nombre est possible et que des solutions généreuses immédiates sont envisageables : gratuité des transports, « protection temporaire » accordant un titre de séjour de trois ans, avec l’accès à une aide sociale, financière, et un droit à travailler (directive européenne de 2001 sortie de la naphtaline*).
Il est bien dommage que ce bel élan ne soit pas au rendez-vous des migrants non-européens, accusés de nous submerger, refoulés violemment dans leurs embarcations de fortune ou derrière les barbelés érigés à certaines frontières extérieures de l’Union européenne, voire même complices du « grand remplacement », notion débile portée par un candidat adoubé à la prochaine élection présidentielle.
S’il ne s’agit pas de discrimination raciale, de quoi s’agit-il donc ? **
* amnesty.fr/Protection-temporaire-accordée-aux-personnes-fuyant-l'Ukraine
** Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, entrée en vigueur en 1969, ratifiée par la quasi-totalité des membres de l’ONU, dont : Biélorussie, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pologne.