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Les états d'âme de MZ

Ancien Chargé de mission international à la Cfdt, Chargé de cours à Sciences Po sur le dialogue social européen, conférencier occasionnel, je partage certains de mes états d'âme avec mes frères et sœurs en humanité.

Où va la gauche française ?

Les conséquences du "vote utile" à la Présidentielle continuent leurs ravages et LFI, se croyant investie du rôle de leader de la gauche a réussi en quelques jours à donner une apparence d'unité à toute la gauche...

Toute la gauche, vraiment ? Et à quel prix ?

Comment est-il possible que le PS, dont le score calamiteux à la Présidentielle a dû anesthésier l'entendement, a-t-il pu signer un tel marché de dupes, en reniant au passage plusieurs décennies de construction européenne ?

Comment EELV a-t-il pu renoncer à son premier E européen ?

Se ranger ainsi derrière une formation, dont l'intitulé est déjà une provocation et qui affiche un programme eurosceptique aux recettes éculées, est une erreur stratégique dramatique.

"Nous sommes en train d'écrire une page de l'histoire politique de la France" a modestement déclaré JL. Mélenchon, qui ajoute qu'il "se prépare plutôt à l'idée d'être premier ministre qu'à l'idée d'être de nouveau député". Belle page glorieuse en perspective.

Je ne sais pas ce que peut produire La NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), mais il est clair qu'en reposant sur un accord qui prône la "désobéissance européenne", elle prend un chemin de traverse qui ne présage rien de bon, à l'heure où, bien au contraire, la situation internationale réclame l'unité sans faille des États membres de l'Union européenne.

En outre, et c'est sans doute le plus grave à mes yeux, la gauche française s'éloigne encore un peu plus de la sociale-démocratie (*), seul creuset et voie commune susceptibles de rassembler la gauche européenne et renforcer véritablement l'Europe sociale

Reste à espérer que les dissidences (pas seulement des éléphants du PS) se multiplient et que le projet de Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie d'organiser des "états généraux de la gauche républicaine, européenne et écologiste", prospère.

 

* Pour en savoir plus sur la sociale-démocratie, voyez ici l'excellent article de Wikipédia

 

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M
De : Maurice Zylberberg <br /> Date: dim. 15 mai 2022 à 12:39<br /> To: xavier.puren<br /> <br /> Mon topo est nécessairement partial puisque je prends parti contre l'accord LFI/EELV/PS et l'image choisie illustre ma conviction que cet accord conclu dans la précipitation électoraliste conduit à une impasse.<br /> Je reproche à LFI d'avoir imposé l'essentiel de son programme dont la radicalité n'est pas compatible avec une économie de marché, sauf à s'inscrire en rupture totale avec le capitalisme et conduire à une économie dirigée avec tous les déboires que l'on connaît. <br /> Dire que ce programme est le seul "sérieux, complet, détaillé et financé" n'est précisément pas sérieux et confirme bien une vision hégémonique, étant rappelé que les 22% obtenus par JL. Mélenchon à la Présidentielle n'étaient évidemment pas l'approbation de son programme pour une bonne partie des électeurs, dont le "vote utile" avait la même logique que le vote Macron au second tour (faire barrage à l'extrême-droite sans approbation de son programme).<br /> Évoquer la mort annoncée d'EELV et du PS est une escroquerie au regard de leurs implantations de terrain, qui dépassent largement LFI, et que le seul scrutin présidentiel n'a évidemment pas fait disparaître.<br /> Bien entendu, les énormes profits d'une minorité, les inégalités criantes et l'exploitation des plus démunis sont inacceptables mais la lutte contre la pauvreté et les inégalités s'inscrit dans la durée et les prétendus remèdes instantanés sont pires que le mal.<br /> Quant à l'Europe, elle n'est pas cette caricature purement économique et financière ; l'Europe sociale existe et ses acquis ne sont pas négligeables : charte des droits fondamentaux, pilier des droits sociaux, comités de dialogue interprofessionnel et sectoriels, comités européens d'entreprise, accords transnationaux, etc.<br /> Je suis d'abord syndicaliste et mon désir de social-démocratie s'inscrit dans le temps long de solutions concrètes négociées, moins spectaculaires que le "changement radical de cap" mais plus efficaces et plus protectrices pour les travailleurs. <br /> Je ne voterai pas Nupes mais pour une candidature dissidente de "gauche traditionnelle, républicaine, laïque et européenne".<br /> MZ<br /> <br /> Sujet : "commentaires" envoyé par xavier le jeudi 12 mai 2022, 16:42 <br /> je ne peux mettre de commentaires sur votre article. sinon j'aurai mis ceci : "Il y aurait beaucoup de commentaires à faire sur ce topo qui me semble très partial. voici quelques uns : - l'illustration de l'article par une "voie sans issue" me semble tendancieuse. La FI est le seul parti présentant un programme sérieux, complet, détaillé et financé. L’impasse dans laquelle elle pourrait se trouver viendrait pour moi plutôt du libéralisme de droite qui fera tout pour préserver ses avantages et tentera de dynamiter ce projet par tous les moyens ou de la part de frustrés de la gauche traditionnelle qui est bien morte aujourd'hui. - la FI ne se croit pas investie de rôle de leader. Les urnes l'ont déclarer leader avec 22% des voix, face aux autres partis de gauche qui ont récoltés des clopinettes. Elle a le mérité de tenter un rassemblement unitaire pour contrer les vraies impasses du monde libéral : impasses économiques, sociales et surtout environnementales. Vouloir cette unité n'est pas forcément prôner l'uniformité et heureusement ! - en ce qui concerne le PS et EELV, s'ils ne s'étaient pas ralliés à cette proposition de rassemblement, c'était leur mort annoncée. Les partis fonctionnent financièrement avec ce que l’État leur alloue selon le nombre de députés élus à l'Assemblée. Proposer à l'un cinquante postes et à l'autre 100 postes n'est pas rien au vu de leur pauvre score à la présidentielle. - La FI serait-elle provocatrice dans son appellation ? L'insoumission est le refus de l'injustice quand celle-ci ne profite qu'à une petite minorité. Il n'est plus tolérable aujourd'hui d'accepter les profits mirobolants tirés des esclavages des plus pauvres, des plus démunis. Plus tolérable qu'une Europe se fasse dans un seul souci économique et financier au détriment de ces exploités. - le programme "eurosceptique" dénoncé est le refus de cette Europe financière et l'insoumission porte, à ce niveau, sur la remise en cause, non de sa réalité, mais de certains de ses fonctionnement injustes, intolérables, antidémocratiques, refusant les 15 000 lobbies économiques et financiers à Bruxelles qui décident par des royalties, ce qu'il faut voter. A ce titre je crois que la désobéissance est de mise pour plus de fraternité et de liberté. - Oui, je crois qu'une page de l'histoire politique de la France se joue aujourd'hui. au même titre que le Front populaire en 1936 ont fait bénéficier les travailleurs des congés payés (entre autres avantages); ou qu'en 45-46 où le communiste Ambroise Croizat à permis la Sécurité sociale, la retraite, etc. (entre autres avantages) , ou en 1981 avec la semaine des trente cinq heures. Nous, de gauche, sommes héritiers de cette histoire, si méthodiquement détricotée par la droite aujourd'hui. - Quand à une sociale démocratie menée par les éléphant du PS, quel est leur bilan ? Ne sont-ce pas eux qui ont poussé le pays dans le marasme ? Ils feraient mieux de se taire ! si cet article est proposé pour mettre en avant la socialiste Delga, j'invite l'auteur à lire le programme de la Nupes et de la FI. Au vu de tant d'affirmations à l'emporte-pièce, il gagnerait à être plus crédible pour mieux argumenter son discours. je l'invite aussi à écouter l'immense cri de ceux qui n'en peuvent plus, souffrent, sont exploités, pressurisés et surtout placés face à un avenir bouché. Je l'invite à se mettre à l'heure car les états généraux de la gauche républicaine, européenne et écologiste ont déjà eu lieu. Une belle mobilisation venant de la base propose, non un candidat, mais un programme dessiné à partir du concret de la vie de milliers de personnes, de manière démocratique, pendant des mois de travail, et non d'une gôche dans ses bureaux qui a perdu toute sa crédibilité avec les Hollande, Valls, Cambadélis et consorts. (qu'on sort ?) La Nupes n'est peut-être pas la panacée. Les autres partis à gauche encore moins ! Elle est la plus crédible et la plus sociale. Les attentes du peuple de gauche sont énormes. On ne peut plus bricoler ou sauver ce qui est perdu. Encore moins pour du "nucléaire libéral " ou le maintien d'une cinquième république à bout de souffle pour un monarque qui décide en solitaire. comment peut-on encore croire que la sociale démocratie "tend à incorporer certains éléments du socialisme dans une économie capitaliste et libérale " selon wikipédia ? Ce mariage de la carpe et de lapin a pourtant montré son incapacité à gérer le monde et les hommes et ces derniers ont toujours été les dindons de la farce... bonjour la poursuite des dégâts ! Stop ! il faut une rupture et un changement radical de cap ! Je voterai Nupes en espérant bousculer le jeu de cartes de beaucoup de profiteurs. Place à la fraternité et la solidarité ! Xavier
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M
Le premier tour est dans un peu plus d'un mois. Je crains que d'ici là, nous assistions à de nombreuses contestations au niveau local. On le voit déjà à Montpellier., ou même la députée sortante LFI, n'est pas la candidate soutenue par Mélenchon... Nous risquons d'assister à une énorme cacophonie, et donc à un fiasco de cette association digne de celle de la carpe et du lapin.
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F
Tu as mille fois raison mais... Il se trouve que Mélenchon donne encore de l'espoir aux électeurs de gauche. S'il ne se rêvait pas premier ministre, poste auquel il ne croit d'ailleurs absolument pas, la gauche serai condamnée à la résignation derrière les 1,72 % de Anne Hidalgo. Aujourd'hui il y a donc encore des électeurs qui rêvent à des lendemains qui chantent. laissons-les rêver...
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