Où va la gauche française ?
Les conséquences du "vote utile" à la Présidentielle continuent leurs ravages et LFI, se croyant investie du rôle de leader de la gauche a réussi en quelques jours à donner une apparence d'unité à toute la gauche...
Toute la gauche, vraiment ? Et à quel prix ?
Comment est-il possible que le PS, dont le score calamiteux à la Présidentielle a dû anesthésier l'entendement, a-t-il pu signer un tel marché de dupes, en reniant au passage plusieurs décennies de construction européenne ?
Comment EELV a-t-il pu renoncer à son premier E européen ?
Se ranger ainsi derrière une formation, dont l'intitulé est déjà une provocation et qui affiche un programme eurosceptique aux recettes éculées, est une erreur stratégique dramatique.
"Nous sommes en train d'écrire une page de l'histoire politique de la France" a modestement déclaré JL. Mélenchon, qui ajoute qu'il "se prépare plutôt à l'idée d'être premier ministre qu'à l'idée d'être de nouveau député". Belle page glorieuse en perspective.
Je ne sais pas ce que peut produire La NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), mais il est clair qu'en reposant sur un accord qui prône la "désobéissance européenne", elle prend un chemin de traverse qui ne présage rien de bon, à l'heure où, bien au contraire, la situation internationale réclame l'unité sans faille des États membres de l'Union européenne.
En outre, et c'est sans doute le plus grave à mes yeux, la gauche française s'éloigne encore un peu plus de la sociale-démocratie (*), seul creuset et voie commune susceptibles de rassembler la gauche européenne et renforcer véritablement l'Europe sociale
Reste à espérer que les dissidences (pas seulement des éléphants du PS) se multiplient et que le projet de Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie d'organiser des "états généraux de la gauche républicaine, européenne et écologiste", prospère.
* Pour en savoir plus sur la sociale-démocratie, voyez ici l'excellent article de Wikipédia