Je dois dire que je n’avais pas jusqu’ici
Pour la première ministre fort d’empathie
Mais j’ai apprécié du RN ce qu’elle osa dire
Ne redoutant pas de provoquer son ire1
En rappelant qu’il était l’héritier de Pétain
Progressant masqué en parti républicain
Elle prit le risque que le souverain s’irritât
Ce qui bien sûr d’arriver point ne manquât2
Ainsi fut-elle en Conseil crûment épinglée
Devant un parterre de courtisans médusés
Je vous avais nommée céans pour gouverner
C’est-à-dire m'écouter et vous incliner
Que vient faire Madame la morale en politique
Tenez-vous-en aux seuls éléments techniques
Vous êtes décidément d’une autre époque
Et n’avez vraiment pas les arguments ad-hoc
Si l’éthique n’est plus la valeur-clé du futur
Selon un chef d’État trop jeune et immature3
Et si la France devient une start-up maintenant
“Malheur au pays dont le roi est un enfant”4
1. Cf. ici l'article publié le 28/05/2023 dans Le Monde.
2. Cf. ici l'article publié le 30/05/2023 dans Le Monde.
3. Voyez ici l'article de JF. Bayart (politologue français, dont la spécialité est la sociologie historique comparée de l’État, professeur à l'IHEID (Institut de hautes études internationales et du développement) de Genève, publié le 8/05/2023 dans Le Temps (quotidien suisse francophone).
4. Ecclésiaste 10.16 : “Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant et dont les princes festoient dès le matin”.