Nous voici à nouveau plongés dans le scénario annoncé d'un médiocre duel.
C’est l'issue d'un scrutin qui révèle, une fois encore, l'état calamiteux de notre république, dont je persiste à penser que l'élection du président au suffrage universel, sottise gaullienne, est la cause principale.
L'emprise des courants extrémistes prospère parce que notre démocratie fonctionne mal : un pays qui vote à 55% pour des candidatures extrémistes, dont plus de 30% pour l'extrême-droite, est un pays malade : malade de son centralisme jacobin au pouvoir concentré entre les mains d'un monarque, malade de son parlement quasi croupion.
Vous aurez compris que je classe le camarade Mélenchon parmi les extrémistes, nonobstant son adoubement en "vote utile" par de multiples voix de gauche, y compris la malheureuse "Primaire populaire" égarée dans une démarche illisible, d'où un score presque qualifiant de 22% avec des performances impressionnantes en zones urbaines et jusqu'à 56% en Guadeloupe.
Mais quelle gauche ?
J'ai voté "inutile", pour reprendre la jolie formule d'un ami proche, parce que ma gauche est européenne et sociale-démocrate ; elle n'est pas celle d'un Lider Maximo, ni celle qui consiste à réfuter fondamentalement tout internationalisme réel : Voyez ici un article édifiant de "Sauvons l'Europe".
Et nous voici donc à nouveau conduits à "faire barrage" à Madame Le Pen, dont de trop nombreux concitoyens ne mesurent pas le danger mortifère.
Malgré ses contorsions prétendument républicaines, elle représente un mouvement qui plonge ses racines dans la xénophobie, le racisme et l'antisémitisme, et qui véhicule la haine et le repli sur soi.
Je suis triste pour Ma France, triste pour la patrie des droits de l'homme, enlisée dans un marasme institutionnel qui ne présage rien de bon si des réformes majeures ne sont pas conduites. A défaut la digue républicaine s'effondrera... Et pourvu qu'elle tienne encore le 25 avril !