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Les états d'âme de MZ

Ancien Chargé de mission international à la Cfdt, Chargé de cours à Sciences Po sur le dialogue social européen, conférencier occasionnel, je partage certains de mes états d'âme avec mes frères et sœurs en humanité.

Un syndicalisme Totalitaire

J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer "un certain syndicalisme français qui me navre" (cf. mon article du 9/12/2019).

S'agissant du conflit persistant dans les raffineries et tout particulièrement chez TotalEnergie, nous voici à nouveau confrontés au degré zéro du dialogue social.

Le quotidien La Croix, dont je suis un fervent lecteur (sauf les pages Religion, mais mon entourage très chrétien espère que j'y viendrai un jour) vient de publier un éditorial qui résume avec talent la situation (PJ).

D'un côté, un patronat resté trop longtemps sourd et muet, et de l'autre un syndicat jusqu’au-boutiste qui demeure incapable de tourner la page d'une méthode ringarde et inefficace : à quoi peut bien servir une grève qui gêne plus l'ensemble de la population que l'employeur ?

"L’objectif n'est pas de diviser les français, de créer des tensions, l'objectif est maintenant de rassembler les français autour d'une même revendication", a déclaré doctement le secrétaire CGT TotalEnergies, illustration navrante d'un aveuglement incroyable et du mépris total (si j'ose dire) pour l'accord signé par les deux syndicats majoritaires de l'entreprise (CFDT et CFE-CGC).

Mais la CGT s'entête en déployant la même stratégie fondée sur la romantique convergence des luttes et la prétendue aspiration des travailleurs à la révolution.

Or, Dieu merci (si j'ose dire encore), d'élections professionnelles en élections professionnelles, la CGT recule dans les entreprises et la CFDT est devenue le premier syndicat français, ce que les médias généralistes seraient bien inspirés de souligner pour relativiser un comportement, certes spectaculaire, mais de plus en plus marginal tout de même.

En effet, il est bon de constater que les travailleurs préfèrent la patiente construction de revendications réalistes et de solides compromis sociaux à l'aventure échevelée d'affrontements épuisants.

Cependant, cela n'exonère pas le patronat français qui pratique encore trop souvent un dialogue social de façade qui nourrit un syndicalisme de pure opposition : on a les syndicats qu'on mérite !

Le véritable dialogue social avance lentement, trop lentement pour les plus défavorisés dont l'impatience légitime mérite mieux que les postures archaïques qui ne font qu'exacerber le mécontentement sans trouver des réponses concrètes.

La France continuera de plonger régulièrement dans les exaspérantes situations de blocage tant que l'on n'aura pas compris que les solutions se trouvent autour de la table de négociation.

 

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