“La politique de la France ne se fait pas à la corbeille” avait dit Charles de Gaulle1 ; “La démocratie, ce n'est pas la rue” disait Emmanuel Macron2.
En dégainant le 49.3 pour faire passer la mère des réformes, force est de constater aujourd'hui que la politique de la France ne se fait pas non plus au parlement et on peut donc se demander où se situe la démocratie.
Où va-t-on lorsque l'exécutif se croit seul investit de l'intérêt national et entend imposer de force une réforme rejetée massivement par la population et refusée par l'Assemblée nationale bâillonnée ?
Je ne partage pas certains commentaires médiatiques expliquant qu'il fallait agir ainsi pour éviter une crise politique majeure susceptible de couler le quinquennat.
Une crise sociale violente est-elle préférable à une crise politique ?
Notre hyper-président et son gouvernement, en accumulant les maladresses, auront réussi l'exploit de conduire une réforme nécessaire dans l'impasse, en parvenant de surcroit à redynamiser un mouvement protestataire qui commençait peut-être à s’essouffler.
Cette détestable façon de gouverner n'a pas changé d'un iota malgré les touchantes promesses post-Covid et le fossé se creuse de plus en plus entre le bon peuple, qui enrage, et les institutions.
Il est clair que notre fonctionnement politique est à bout de souffle, et si nous ne changeons pas les règles du jeu, je répète au risque de lasser, que le pire est à craindre.
1. Conférence de presse du 28 octobre 1966.
2. Entretien à CNN International du 19 septembre 2017.