Gribouillage

Après avoir dissout l'Assemblée nationale, notre Gribouille¹ de Président fut bienheureux d'inventer la trêve olympique pour trouver une autre ficelle géniale et tenter de sortir de l'impasse dans laquelle il avait sottement engagé le pays.

Ragaillardi par le succès planétaire des jeux de Paris, il trouva astucieux de nommer un improbable Grand Chambellan que personne n'attendait, choisi dans les rangs d'une droite rabougrie, même pas adepte du “front républicain”, seul vrai vainqueur dans les urnes.

Il est vrai que ce front n'a pas su tirer profit du barrage contre l'extrême droite pour construire un compromis majoritaire, incapable de s'inspirer des bonnes pratiques du Parlement européen notamment. Encore une occasion manquée, hélas.     

Et maintenant, après les probables errements d'un gouvernement de bricolage, péniblement constitué de bric et de blocs, et privé pour un an de l'outil magique à effacer les députés, que va faire Monsieur le Président ?

Si, décidément, les citoyens gaulois, réputés ingouvernables, ne voulaient toujours rien entendre des avisés conseils de leur monarque et persistaient à réclamer une autre politique que la sienne, il devrait songer à une solution radicale qui aurait le mérite de faire table rase du passé et de l'avenir : dissoudre le peuple².

À bon entendeur, salut !

1. “Il y a des malades qui se grattent et se donnent ainsi une espèce de plaisir trouble, mêlé de douleur, qu’ils payent ensuite par des douleurs plus cuisantes. C’est une méthode de Gribouille.” (Alain, philosophe : Propos sur le bonheur).

2. “A ce stade, ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ?” (Bertolt Brecht).