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Les états d'âme de MZ

Ancien Chargé de mission international à la Cfdt, Chargé de cours à Sciences Po sur le dialogue social européen, conférencier occasionnel, je partage certains de mes états d'âme avec mes frères et sœurs en humanité.

De l'enfance et de l'éducation

Aujourd'hui s'ouvre la première session de la Convention citoyenne sur les temps de l'enfant (*) qui entend répondre à la question : “Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu'ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ?”

Qui dit sujet épineux, dit Convention citoyenne, sur le modèle cher à Emmanuel Macron, qui redonne vie à ce format dont on peut à nouveau s'interroger sur ce qu'il fera des propositions qui seront formulées à l'issue des six mois impartis aux travaux. 

Dans sa note de saisine adressée au président de la République, le premier ministre établit le constat d’une “inadéquation entre les rythmes biologiques des enfants et l’organisation actuelle du système éducatif”. Il évoque le mal-être de certains élèves, lié à la surcharge des journées scolaires (26% se diraient “souvent angoissés” avant d’aller en classe, selon une étude Ipsos de mars 2025), qui empêche également l’accès au sport ou aux activités culturelles “essentielles à l’épanouissement”.​​​​​​​

Vaste sujet qui devrait englober plus largement les conditions d'encadrement et d'animation des jeunes.

Depuis plusieurs années, les psychologues de l'Éducation nationale alertent sur la hausse constante des problèmes de santé mentale des jeunes, bien avant la période du Covid.

Comment ne pas faire le lien avec la tragédie du meurtre de la surveillante d'un collège de Nogent par un jeune de 14 ans qui a rouvert le concours Lépine des postures politiques démagogiques purement répressives : interdiction des réseaux sociaux aux mineurs de 15 ans, installation de portiques de contrôle à l'entrée des établissements scolaires, etc.

On ne peut rien résoudre à coups de déclarations martiales si on ne s'interroge pas sur les moyens dont disposent les enseignants et sur leurs conditions de travail : le mammouth que voulait dégraisser un ancien ministre de l'Éducation croule sous le poids de réformes frénétiques, méconnaît la réalité de terrain et méprise les organisations syndicales dont on n'a fait que renforcer la culture de l'affrontement en ignorant la pratique d'un véritable dialogue social.

Le centralisme jacobin et la gouvernance verticale autoritaire accablent l'ensemble de la communauté éducative qui pare au plus urgent dans des classes dont l'effectif demeure largement supérieur à la moyenne européenne.

Le climat de violence, réel ou ressenti, de la société des adultes et le traitement qui en est fait par la majorité des médias, nourrit le stress et l'angoisse d'une jeunesse qui manque cruellement de repères stables et du cadre serein indispensable pour un développement harmonieux et apaisé, condition sine qua non pour la “fabrication” d'une citoyenneté émancipée et responsable.

Espérons que la nouvelle Convention citoyenne contribue à éclairer un sujet complexe et que ses conclusions ne soient pas soumises au bon vouloir du “souverain”.

Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de remèdes miracles et les enjeux de fond de l'enfance et de l'adolescence se traitent sur le temps long, en association étroite avec les professionnels et spécialistes du sujet,  et il est clair que l'inaction dans ce domaine est mortifère pour la république et la démocratie. 

 

 * Pour en savoir plus, voyez le site officiel de la Convention citoyenne organisée par le CESE (Conseil économique, social et environnemental) ici  

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