Des bleus à l’âme (*)

Si j’en crois certaines réactions à mon précédent post, il semblerait que l’exploit de Donald Trump, lors de sa dernière conférence de presse du 23 avril ait pu vous échapper. Il avait notamment déclaré : Je vois que le désinfectant l’assomme (le coronavirus) en une minute. Une minute. Et est-ce qu’il y a un moyen de faire quelque chose comme ça avec une injection à l’intérieur ou presque comme un nettoyage ? (voir ici).

J’en profite pour rendre à Rabelais ce qui n’appartient pas à Montaigne et réparer une citation que j’ai outrageusement abîmée : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme (Pantagruel)… Même s’il demeure possible que l’homme ait une âme, la confusion est regrettable et la honte me couvre le visage (Psaume 68).

Effet secondaire du redoutable coronavirus ?

Plus probablement, dérive d’une mémoire défaillante et trop sûre d’elle. En battant ma coulpe, il me revient une autre citation : La culture, c’est tout ce qui reste quand on a tout oublié, généralement déformée et faussement attribuée à Edouard Herriot si j’en crois un article de La Montagne (là).

Comme quoi (en guise d'excuse ?) couler de source ne va pas de soi !

J’ajoute que La Montagne n’est pas qu’une feuille de chou puisque ce vieux journal républicain a eu l’excellente idée de republier quotidiennement une chronique d’Alexandre Vialatte (1901-1971) dont je vous recommande vivement la lecture. Et même si vous n’avez pas le privilège d’être confiné en Auvergne, réjouissez-vous car elles sont disponibles en intégralité (Bouquins chez Robert Lafond).

Et c’est ainsi qu’Allah est grand ^(**)

* Titre d’un livre de Françoise Sagan, publié en 1972.

** Conclusion énigmatique de toutes les chroniques d’Alexandre Vialatte.